Tome XVII. Les chemins de fer dans les années 1965 à 1970
Par Raymond Guéhan
Troisième volume d'Images de Trains consacré au fonds photographique en noir et blanc de Raymond Guéhan, cet ouvrage est le fruit de campagnes de prises de vues effectuées, pour l'essentiel, en 1967 et 1968, sur les principaux dépôts vapeur encore actifs de l'ancienne Région Ouest” de la SNCF.
Il est alors vraiment temps car ce sont les deux ultimes exercices où l'on peut encore voir une variété de séries dignes de ce nom. Parmi les familles de machines de ligne qui vont disparaître à la fin de 1968, il y a les 141 P qui rayonnent, à partir d'Argentan, non seulement sur Paris - Granville mais aussi sur la transversale Caen - Le Mans.
Les dernières Pacific État, qui viennent juste d'être évincées de leurs prestigieuses lignes du Havre et de Cherbourg, ne se rencontrent plus qu'à Nantes-Blottereau pour remorquer les tranches de voitures directes pour les stations balnéaires de l'Atlantique, ou bien, en compagnie des 141 C, sur de modestes omnibus amenant à pied d'oeuvre les ouvriers des chantiers navals de Saint-Nazaire ou encore les vacanciers arrivés par les grands trains” et qui prennent les correspondances vers les plages de Loire-Atlantique ou de Vendée. L'année suivante, durant l'exercice 1969, ce sera au tour des grosses P”, en fait les 241 P ainsi nommées pour les distinguer des 141 P, les petites P”, de s'effacer. Plus bas dans l'échelle, du côté des machines de manœuvre, les 040 TA et 030 TU vont, elles aussi, cesser pour la plupart leur service en 1968.
Souvent, les dépôts en conservaient une ou deux, malgré leur bilan économique peu favorable, pour avoir une unicité dans le mode de traction. Ces coupes dans les effectifs vapeur se font non pas en raison de l'électrification, mais à cause de l'arrivée des engins diesel. On ne parlera d'électrification que plus tard, dans l'objectif de faire venir le TGV jusqu'à Nantes, puis jusqu'au Croisic.
A côté de ces machines à vapeur unifiées ou régionales, il y a les Américaines”, les incontournables 141 R, au charbon comme à Argentan ou Thouars, ou au fuel comme au Mans ou à Nantes. Leur côté bourrin” va plaider en leur faveur et leur permettre de jouer les prolongations : elles consomment certes beaucoup de combustible mais, à une époque où l'on se moque totalement du problème énergétique, on apprécie avant tout leur fiabilité et leur robustesse qui permettent de substantielles économies d'heures d'atelier et leur faculté d'être conduites en banalité, à l'opposé des délicates Pacific qui sont aux mains d'équipes titulaires.
Enfin, Raymond Guéant visite le Réseau Breton en pleine mutation en 1967, alors que l'on liquide les voies métriques et que la ligne de Carhaix est convertie à la voie normale, sans pour autant abandonner la vapeur, puisque la voie refaite à neuf est inaugurée par des 141 TC, des retraitées” de la banlieue Saint-Lazare qui terminent leur vie active en Bretagne.
Bon voyage au milieu des derniers panaches de l'ouest de la France ferroviaire.
Caractéristiques techniques :
Format : 240 mm x 320 mm
112 pages
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